Quand on se prête intelligemment au jeu de l’aventure, le constat est souvent le même: on ne le regrette pas!

Changer notre quotidien pour y ajouter plus de conscience et de cœur, ça peut certainement donner le vertige. Mais en optant pour une habitation alternative, ce n’est pas seulement notre maison qui prend un sens, c’est aussi la réalité qu’elle génère. On y gagne en autonomie, en indépendance, en liberté. Dans cet article, on explore la vie sur une île isolée. C’est en s’inspirant de Jess, qui a vécu en solitaire sur l’île Kvarno, en Colombie-Britannique, qu’on visite ce choix d’habitation. Attelez-vous bien: elle a su se créer un véritable paradis sur terre — qui est d’ailleurs l’une des premières sources d’inspiration pour notre Camp de Base.

karolina krupa la belle vie
julien roussin devant grande fenêtre

La réalité d’habiter sur une île isolée

L’une des intentions premières derrière le choix de s’installer sur une île est de se connecter davantage à la nature. C’est un environnement plus sauvage qui appelle au respect de la terre et de ce qui la compose. On souhaite faire partie de cette biodiversité, sans dénaturer l’écosystème déjà en place. Ce qui a autant attiré Jess vers ce mode de vie hors réseau, c’est le fait de vivre pleinement en phase avec l’environnement. 

Choisir la vie sur une île isolée vient généralement de pair avec un quotidien en communauté. On y découvre l’idée d’un «vivre-ensemble» respectueux, où les habitants de l’île adoptent une philosophie d’entraide et de partage. Pour Jess, il s’agit d’un ensemble en co-propriété, où chacun a accès à des installations communes.

port kvarno - vie sur île isolée
forêt dans la vie sur une île isolée
port kvarno

La construction d’une maison sur une île

Les installations dans une vie sur une île isolée sont généralement plutôt élémentaires, ce qui veut dire que pour y construire sa maison, il faut être inventif et mettre la main à la pâte. Dans cette perspective, il faut prévoir transporter la majorité des matériaux de construction «à bras». Jess a prélevé le bois à même la forêt qui se trouvait sur son terrain, ce qui est très cohérent avec l’idée d’utiliser ce qui se trouve déjà sur l’île tout en conservant au maximum l’unité et l’harmonie de son environnement naturel. Ça demande beaucoup de travail, mais le résultat est tellement gratifiant! 

Visiter la maison de Jess nous a ouvert les yeux sur tout le potentiel qu’ont les habitations alternatives. On peut y créer un milieu véritablement à notre image, qui est conséquent avec nos valeurs. La priorité va donc aux matériaux naturels et écologiques. Par exemple, les fenêtres de chez Jess viennent de centre de récupération et de recyclage, le comptoir est fait d’ardoise d’anciennes tables de billard… Bref, rien n’est tenu pour acquis. Même pas la douche — qui, dans le cas de Jess, a été aménagé à même une souche immense que Jess avait sur son terrain! 

La maison, qui est à couper le souffle, a une superficie d’environ 750 pieds carrés. L’espace y est vaste et aéré. Son choix de configuration joue un rôle important dans cette impression de grandeur. On y retrouve de grandes fenêtres qui laissent passer la lumière naturelle et l’ambiance rappelle à son juste titre la nature que l’on retrouve sur l’île. Les murs de sa maison sont principalement faits de poteaux et de poutres. La partie arrière de la maison, où les fenêtres se font moins nombreuses, est faite de bois cordés, une technique équivalente à une maçonnerie de briques, mais en bois de corde. Cette construction aide à réguler la température ainsi que l’humidité. C’est une technique efficace, et magnifique! 

salon maison alternative - vie sur une île isolée
cuisine maison alternative - vie sur une île isolée
jess la belle vie saison 2
douche extérieure en forêt
bureau maison alternative

Les différents systèmes mis en place

Toilette et gestion des eaux usées

Pour les eaux noires et les eaux usées, ce qui est le plus efficace, c’est la mise en place d’un système de compostage. Pour Jess, c’est très simple : elle utilise un seau de 5 gallons, dans lequel elle couvre les matières solides de bran de scie. Quand le sceau est plein, elle le vide dans le compost. 

L’électricité

En étant isolée sur une île, on compte sur l’énergie solaire pour s’alimenter en électricité. La conception de l’habitation joue un rôle important, puisqu’elle devra être pensée pour être très efficiente. Chez Jess, on retrouve neuf panneaux solaires installés au bord de l’eau, qui alimente le groupe de batterie, qui alimente pour sa part l’entièreté de la maison. 

Le chauffage 

Son poêle à bois, cœur de la maison, lui sert de chauffage et de cuisinière. On y retrouve trois fours, deux plaques de cuisson, un foyer ainsi qu’une chemise d’eau, ce qui permet d’avoir de l’eau chaude partout dans la maison. C’est une option parfaite pour optimiser l’espace et les fonctions de l’équipement.

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four à bois cuisine maison alternative - vie sur une île isolée
chambre énergie solaire maison alternative

L’approvisionnement en eau 

Pour sourcer l’eau, plusieurs choisiront de récupérer l’eau de pluie et d’y installer un système de filtrage. Mais dans le cas de Jess, elle utilise les puits détenus en copropriété qui se trouvent déjà sur l’île. C’est sa pompe à pression qui pompe ensuite l’eau du puits jusqu’à sa maison.

La gestion des déchets 

Habiter sur une île incite naturellement à être plus soucieux de sa production de déchets, étant donné qu’il faudra accumuler ses vidanges et faire des «voyages de vidanges». Dans le cas de Jess, il y a une benne à ordures au port, c’est donc là où elle dispose les déchets.  

L’alimentation sur une île isolée 

S’installer sur une île demande de s’adapter au climat et au sol sur l’île. Dans le cas de Jess, étant donné que l’île reçoit beaucoup d’eau, le sol est un peu plus difficile à cultiver. Les jardins sur sa propriété demeurent toutefois l’une de ses priorités! En leur donnant beaucoup d’amour et en y amendant suffisamment de matière organique, elle est en mesure de sourcer jusqu’à 70 % de son alimentation sur l’île (soit de ses jardins ou de la cueillette sauvage). L’autonomie alimentaire est définitivement l’un des objectifs communs à ceux qui choisissent ce mode de vie. Ça demande du temps et de l’effort, mais la vérité, c’est que c’est très réaliste.

homme et femme cueillette dans le bois - vie sur une île isolée
mains qui tiennent des champignons sauvages - vie sur une île isolée
femme cherche nourriture en forêt - vie sur une île isolée

En s’inspirant de Jess, on constate que choisir d’habiter sur une île isolée est un coup d’envoi vers une vie de créativité. C’est un retour à la terre, à la simplicité, aux «vraies» choses de la vie. Ça permet de se connecter à la nature, de prioriser son bonheur au quotidien… Bref, de choisir un mode de vie qui permet de s’émanciper.